La coïncidence est troublante : au moment même où la gauche toulousaine rénove des centaines de chambres d'étudiants et lance la construction de centaines d'autres, la droite des Hauts-de-Seine accélère le processus de destruction de la Résidence Universitaire d'Antony.
L'une des plus grandes d'Europe avec ses 2056 chambres, la Cité U d'Antony représente à elle seule plus de 15% du parc de toute l'Île-de-France et permet à des étudiants de se loger à des loyers particulièrement bas, aux portes de Paris, à deux pas de RER B et de l'A86, dans le triangle universitaire de Créteil à Orsay en passant par Sceaux, le tout sur un campus vert de 11 Ha et en face du Parc de Sceaux.
Le cadre idéal pour des étudiants. Et pourtant...
Et pourtant depuis 1983, Patrick Devedjian et ses descendants ne rêvent que d'une chose : détruire notre Résidence Universitaire. En 1986, le bâtiment B (420 chambres) était démoli pour faire place à des milliers de mètres carrés de bureaux. Aujourd'hui, la Communauté d'Agglomération a pris le contrôle des murs et c'est le bâtiment C (550 chambres) que la droite menace : Évacué en urgence en ce début d'été, le voilà muré de parpaings, prêt à se faire sacrifier sur l'autel des profits qui brillent déjà dans les yeux des promoteurs immobiliers que Patrick Devedjian, Georges Siffredi et Jean-Yves Sénant favorisent si systématiquement dans leur vision de la ville et du département.
Il est vrai que les promesses de reconstruction de logement, « plus tard », « ailleurs », « autrement » fleurissent dans la bouche de ces démolisseurs en réponse à ceux, dont nous sommes, qui s'offusquent de ces destructions. Le hasard de l'actualité (encore !) veut qu'hier, 4 juillet, Devedjian et Sénant inauguraient un nouvel espace vert au Grand Ensemble d'Antony. « Formidable », direz-vous ? Sauf que cet espace s'est imaginé sur les ruines de la démolition d'un immeuble de 312 logements il y a 7 ans. Et déjà à l'époque, l'équipe municipale promettait de reconstruire les logements à l'identique pour ne pas dire plus. Les familles qui espèrent atténuer les effets de la crise par des logements abordables attendent toujours que ces Messieurs tiennent leurs promesses. Mais la vérité, c'est que cette droite élitiste préfère l'esthétique d'un square à l'impérieuse nécessité de logements à coûts raisonnables.
Quel autre mot que "honte" peut nous venir aux lèvres pour décrire la politique de saccage social que mène cette majorité-là ? Démolir des logements sociaux par centaines au moment où la crise frappe au plus fort les plus démunis de nos étudiants ? Quel autre mot que "honte" pour qualifier le procédé qu'emploie la droite pour justifier ses actes : prétendre que les locaux sont insalubres, avancer des problèmes de sécurité, décréter une urgence inventée... autant de manipulations traditionnelles de la part d'une droite extrême.
Antoniens, notre Cité U n'est pas insalubre. La désinformation orchestrée par la majorité tend à le faire croire mais c'est un mensonge. Car si tel était le cas pourquoi les étudiants eux-mêmes se battraient-ils si fortement contre la destruction ? Le plaisir de vivre dans de déplorables conditions d'hygiène ? Non, au vrai, c'est le plaisir de vivre sur un campus estudiantin dont il y a lieu d'être fier qui les conduit à demander la réhabilitation de la Cité U d'Antony. C'est ce plaisir-là qui a conduit les collectivités locales de Toulouse à rénover de fond en comble leurs cités universitaires, dans un montage financier raisonné et partagé entre le CROUS, la Région, le Département et l'Agglomération. Prétendre ne pas pouvoir faire de même dans les Hauts-de-Seine, c'est mentir, c'est cacher des intentions peu louables, celles d'offrir des milliers de mètres carrés à la spéculation immobilière.
Antoniens, ce que veut faire la droite à la Croix-de-Berny est un contre-sens politique, une faute majeure contre l'intérêt des citoyens, contre la justice sociale dont nous avons tant besoin, contre la diversité qui nous grandit. Ce que veut la droite aujourd'hui est une honte !
La destruction de la RUA, si elle a lieu, sera notre honte à tous qui n'aurons pas assez lutté pour une ville universitaire, pour une ville grandie par sa jeunesse, une ville qui s'assume au cœur même d'un Sud parisien où s'implante, année après année, toujours plus le savoir et la recherche.
Le combat des étudiants pour garder ces logements, leur demande répétée de rénover un si bel ensemble sur ce campus qui regroupe vie étudiante, associative, artistique, culturelle et sociale, leur volonté acharnée de maintenir à Antony un pôle fort de jeunesse et de savoir, tout cela est notre combat à tous.
Antoniens, dans ce combat d'urgence, la gauche, les associations citoyennes et les étudiants de la RUA sont tous unis. Rejoignez nous ! Notre ville le mérite.
Les commentaires récents